Avilla Damar
Qu’est-ce que t’apporte l’art ?
Certainement pas d’empiler le butin ! Comme j’aimerai que mon art me rapporte de l’argent ! Hélas ; les gens préfèrent acheter des œuvres d’art d’apparence glamour et qui hésitent à dire la vérité amère.
Mon art m’apporte le réconfort de pouvoir articuler ma pensée visuellement, d’exprimer mon désaccord. Si je vais me présenter devant un parlement pour crier mes inquiétudes, il est probable que je vais atterrir en prison dans quelques minutes.
Quelle œuvre aimerais-tu voir en vrai ?
Michael Armitage est mon artiste contemporain préféré dont j’aimerais voir les œuvres en vrai. C’est un artiste né au Kenya qui travaille entre Nairobi et Londres. Ses peintures colorées et oniriques sont chargées de perspectives provocantes qui jouent avec des récits visuels et remettent en question les hypothèses culturelles, explorant la politique, l’histoire, les troubles civils et la sexualité.
Il y a quelques jours à peine (22 mai – 19 septembre 2021), la Royal Academy of Arts abritait une de ses expositions. En plus d’avoir une grande sympathie pour Michael Armitage, je suis profondément attiré par les modernistes qui avaient un cran – une audace – que les artistes d’autres périodes de l’histoire de l’art avaient rarement.
Aucun sous-mouvement de l’Art Moderne n’a survécu longtemps. Car, dès que l’un partait, un autre venait le défier. Les modernistes ont fait demi-tour par rapport aux peintures qui représentaient un pouvoir suprême avec tout le reste qui l’entourait. Ils ont choisi la voie individualiste et un style de peinture qui contenait de la spontanéité, la dûreté du moment et des coups de pinceau énergiques, contrairement à l’approche centrée sur Dieu qui était pratiquée auparavant.
Je suis fortement lié aux valeurs et aux qualités affichées par les modernistes.
Van Gogh, en particulier, a toujours eu une place dans mon cœur, vu que je partage le même anniversaire que lui, étant né le 30 mars.
Je veux absolument visiter le musée Van Gogh à Amsterdam. Le musée contient la plus grande collection de peintures et de dessins de Van Gogh au monde.
Quelles sont tes inspirations ?
Mes inspirations ne viennent pas vraiment des autres. J’apprécie quelques artistes et dirigeants mais ça s’arrête à l’appréciation seulement.
La plupart du temps, les personnes qui cherchent des sources d’inspiration sous la forme d’autres personnes finissent par être des produits de ces derniers, incapables de forger leur propre identité distincte.
Mes créations marchent en parallèle avec ce qui m’affecte ou m’impacte directement. Mes expériences de vie sont mes facteurs d’incitation, qu’il s’agisse de mon enfance difficile ou de mes expériences directes ultérieures d’être victime de pratiques corruptibles dans des systèmes où la méritocratie est sabotée pour accueillir un parent, un ami ou un disciple. Néanmoins, j’ai une méthode de travail où les théories visuelles, psychologiques et économiques jouent un rôle essentiel. Et si vous voulez vraiment que je prenne un nom, alors ce sera sans aucun doute, le philosophe-économiste-sociologue-politicien-socialiste-révolutionnaire nommé Karl Marx.
Quels sont tes rêves ?
J’ai toujours cru au pouvoir d’une bonne éducation. Mon rêve immédiat est d’obtenir une bourse du gouvernement pour un doctorat dans un autre pays culturellement et historiquement riche, dans une bonne université. Cependant, cela est actuellement suspendu en raison de la situation pandémique mondiale.
Je me visualise aussi en train de siroter un café dans les cafés de tous les grands musées d’art du monde tout en étant un bon ambassadeur de l’art de mon pays.
Eh bien, le rêve ultime est d’être heureux et d’avoir l’esprit tranquille. La définition du bonheur est subjective.
Quelle est ta citation préférée ?
« C’est par l’éducation que la fille d’un paysan peut devenir médecin, que le fils d’un mineur peut devenir le chef de la mine, qu’un enfant d’ouvrier agricole peut devenir le président d’une grande nation. C’est ce que nous faisons de ce que nous avons, pas ce que l’on nous donne, qui sépare une personne d’une autre. » -Nelson Mandela, Longue marche vers la liberté (1995).